Animateurs, chefs de choeur, au service de l'assemblée, et de la prière

LES DIX COMMANDEMENTS DE L'ANIMATEUR DE CELEBRATION
Père Louis Groslambert

Premier commandement :
« Ministre ou fidèle, en t'acquittant de ta fonction, tu feras seulement et totalement ce qui te
revient »
Tu abandonneras l'idée que tout se fait par toi ; tu penseras que l'assemblée célèbre et qu'elle est animée par le jeu complexe de ceux quiont une fonction (le président, les chanteurs,les instrumentistes, les lecteurs...) et par l'interaction des fidèles (le silence, la voix, la posture, la ferveur... de chacun influencent ceux qui les perçoivent).

Deuxième commandement :
« Tu seras membre d'une équipe liturgique ».
Tu abandonneras l'idée que le ministre, le lecteur,l'instrumentiste, le chanteur... remplissent leurrôle isolément. Tu feras en sorte que tous se concertent et agissent dans le même esprit. Chaquefidèle est sensible à la fraternité qui lie les différents acteurs.

Troisième commandement :
« Tu faciliteras l'expression de foi de tes frères».
Tu abandonneras l'idée que les fidèles sont in-animés, c'est à dire sans l'Esprit. Tu te convaincras que l'Esprit de Pentecôte, répandu sur tous, les a invités à louer, à supplier, à dire Abba...Il ne te reste qu'à leur en indiquer les moyens : tel chant, tel modèle vocal, telle posture physique, telle démarche...

Quatrième commandement :
« Tu te souviendras que l'Esprit qui anime l'Eglise, souffle où il veut et comme il veut » (Jean 3).
Tu renonceras au désir de forcer les gens à chanter ou à faire une démarche. Tu préféreras tenir ton rôle avec la technique et l'humilité convenables, en laissant au Saint Esprit le soin d'ouvrir les cœurs à la force des symboles et des chants. Après t'être préparé techniquement et spirituellement, tu abandonneras l'idée que ton savoir-faire maîtrise le mystère de la rencontre de Dieu et de son peuple.

Cinquième commandement :
« Tu te laisseras conduire par l'Esprit du Serviteur ».
Pour bien tenir ton rôle, tu apprendras ce que l'Eglise veut opérer par ses textes et ses symboles : tu es, en effet, serviteur de la liturgie de l'Eglise.
Tu découvriras aussi qu'il y a plus de joie à servir le projet de l'Eglise qu'à dire son émotion personnelle ; de même qu'il y a plus de joie à confier des rôles à d'autres qu'à vivre une attitude de mainmise.

Sixième commandement :
« Tu aideras les autres à célébrer en te montrant toi-même célébrant ».
Les fidèles perçoivent si tu chantes ou si tu lis pour exécuter un programme ou parce que tu es vraiment en présence du Seigneur. Pour l'être mieux, tu feras en sorte que les problèmes techniques ne t'occupent pas jusqu'à la dernière minute et tu te réserveras un temps pour te mettre en présence de ton Dieu. Si tu veux introduire l'assemblée dans une attitude spirituelle (supplication, louange...), tu dois y être entré avant elle.

Septième commandement :
« Tu prendras la posture et la voix qui conviennent au rite, que tu en sois ou non l'acteur principal».
Quand tu feras le programme des chants et quand tu le réaliseras, tu abandonneras l'idée que l'on chante pendant la messe ; tu préféreras chanter la messe, chanter la joie du rassemblement de l'Eglise, chanter la réponse à la Parole, chanter la sainteté du Père... Un chant bien articulé avec le rite, entonné dans le bon tempo et avec la voix qui convient au rite, donne envie à tous d'entrer dans l'action.
Et quand le chant sera fini et qu'un autre ministre poursuivra le rite, tu resteras dans le rite (par exemple, tu ne chercheras pas tes partitions pendant que le prêtre dit la prière) car ton attitude distrairait les fidèles de l'action en cours.

Huitième commandement :
« Tu aideras tes frères à regarder les signes du Christ présent à son Eglise ».
Au lieu de regarder constamment l'assemblée, même si les chants ou les prières s'adressent au
Christ, tu ne la regarderas qu'à l'instant où tu la prépares à intervenir. Quand le Christ dit sa présence par la croix, par le prêtre qui prie, par le lecteur qui proclame la Parole, par le pain et le vin eucharistique déposés sur l'autel... en te tournant vers ces symboles, tu aideras tes frères à le rencontrer.

Neuvième commandement :
« Tu animeras la célébration en respectant ses rythmes »
Tu ne penseras pas qu'elle est plus vivante si les éléments se succèdent rapidement. Tu laisseras
parfois des temps de silence pour que les éléments aient un espace pour se déployer. Tu respecteras les tempi, en évitant que tous les chants soient chantés très vite ou très lents ; de même que l'organiste utilise des jeux différents pour le psaume et pour l'alléluia.

Dixième commandement :
«Tu feras preuve d'adaptation, comme tout vivant ».
Selon la taille de l'édifice, sa réverbération, le nombre des participants, tu ajusteras tes gestes, ta voix, la vitesse de ton débit... Tu jugeras, en cours de célébration, si ce qui était prévu -par exemple,le nombre des couplets -doit être modifié. De même,tu éviteras toute pratiquesystématique ettoute démarche quasi mécanique. Avec ton équipe, tutireras les enseignements de telle manière defaire.

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